Ça y est ! Après des années, peut-être même plus d’un siècle, à scier, clouer, soulever, assembler, l’arche est enfin terminée. On imagine Noé, déjà âgé, regardant ce gigantesque bateau construit au milieu des terres sèches, sous les regards sceptiques de ses contemporains. Le projet est achevé. Tout semble prêt.
Et pourtant… il ne bouge pas. Il attend.
Car il sait que l’histoire ne commence vraiment que quand Dieu parle.
On s’attendait à ce que Noé entre
naturellement dans l’arche, comme une suite logique : il a construit, il entre,
point final. Mais la Bible précise que c’est Dieu qui lui dit d’entrer.
L'Eternel dit à Noé : Entre dans l'arche,
toi et toute ta maison ; car je t'ai vu juste devant moi parmi cette
génération. Genèse 7:1
Un petit mot, une simple invitation… mais
qui révèle toute la beauté de l’obéissance, de la foi patiente, et du salut qui
ne dépend pas de nos œuvres, mais de la voix du Dieu vivant.
Ce petit détail n’est pas anodin. Il est
profondément révélateur.
Noé attend. Il ne bouge pas tant que Dieu
ne parle pas. Et quand Dieu parle, il obéit. Ce n’est pas seulement une
fidélité ponctuelle, c’est un style de vie : une écoute constante, une
dépendance volontaire à la direction divine. Même pour ce qui semble « évident
», Noé ne prend aucune décision sans l'accord de Dieu.
C’est ça, la foi : pas seulement de grands
exploits, mais une fidélité attentive, jusque dans les petits gestes. Une foi
qui choisit l’attente plutôt que l’autonomie, l’écoute plutôt que l’élan
personnel.
Et voici les mots que Dieu prononce :
« Car je t’ai vu juste devant moi parmi
cette génération. »
Ce n’est pas seulement la construction de
l’arche qui est saluée ici. C’est le cœur de Noé. Sa justice n’est pas dans ses
œuvres seules, mais dans sa manière de vivre face à Dieu, au milieu d’une
époque tordue. Ce n’est pas la fin du projet qui le rend digne d’entrer, mais
la relation fidèle qu’il a entretenue tout au long du chemin.
Enfin, n’oublions pas : c’est Dieu qui
invite Noé à entrer. Ce n’est pas Noé qui s’impose ou qui décide du bon moment.
Le salut reste une œuvre de Dieu, une porte ouverte par grâce, au moment choisi
par le Maître.
Alors que nous lisons ce verset, une
question s’impose à nous : avons-nous appris, comme Noé, à attendre la voix de
Dieu, même dans les moments où tout semble évident ? Il est facile de faire
confiance à Dieu dans les grandes décisions ou lorsque nous sommes dans le
doute. Mais qu’en est-il des situations où la marche à suivre paraît claire, où
l’on pense pouvoir avancer sans demander ? C’est justement là que se révèle la
profondeur de notre foi.
Noé, après tant d’années à obéir, à
construire sous les moqueries, aurait pu se dire : « J’ai fait tout ce que Dieu
m’a demandé, maintenant je sais ce qu’il faut faire. » Mais non. Il attend
encore. Il attend le signal de Dieu, même pour franchir la dernière étape. Il
ne prend pas les commandes, il reste dépendant.
Et nous ? Sommes-nous prêts à entrer
seulement quand Dieu appelle ? Sommes-nous capables de rester en attente, dans
la patience, tant qu’il ne dit pas : « Vas-y » ? Apprendre à écouter Dieu
jusque dans les évidences, c’est aussi faire preuve d’une confiance profonde.
C’est reconnaître qu’il est Seigneur non seulement des grands tournants de
notre vie, mais aussi des gestes ordinaires, des pas simples. C’est lui laisser
la direction du début à la fin.
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