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25 mai 2025

Les dimensions de la grâce

 «
Voici comment tu la feras : l'arche aura trois cents coudées de longueur, cinquante coudées de largeur et trente coudées de hauteur. » (Genèse 6:15)
 
Prenons un moment pour nous arrêter sur les dimensions de l’arche. À l’époque biblique, la "coudée" était une unité de mesure courante, bien que sa longueur exacte ait pu varier selon les régions. Pour la Bible, on considère généralement qu'une coudée équivaut à environ 45 centimètres.
 
Avec cette référence, l’arche aurait mesuré :
·        137 mètres de long
·        23 mètres de large
·        14 mètres de haut
 
Ces chiffres donnent une idée de l’ampleur du projet. Une construction de cette taille, surtout pour l’époque, est impressionnante. Elle attire naturellement notre attention et soulève une question : pourquoi Dieu demande-t-il à Noé de construire quelque chose d’aussi grand, alors qu’il s’agit de sauver une seule famille et quelques animaux ?
 
Le contexte du récit est grave. Le monde est décrit comme profondément abîmé, marqué par la violence et l’injustice. Dieu constate cette situation et décide d’intervenir. Pourtant, même au cœur de cette décision difficile, un geste inattendu apparaît : Dieu accorde sa faveur à Noé, un homme juste. Et plutôt que de le sauver seul, il lui confie un projet qui prend du temps, de l’énergie, de la foi.
 
La taille de l’arche n’est peut-être pas qu’une question de logistique. Elle peut aussi être vue comme un signe : celui d’un espace plus grand que nécessaire. Il semble qu’il y ait de la place pour plus que Noé et sa famille. Comme si Dieu laissait encore une chance, un espace possible pour d’autres. Le projet, lui-même, n’est pas fait dans l’urgence. Il y a du temps pour le construire, et ce temps est aussi un temps donné au monde, peut-être pour réfléchir, écouter, ou changer.
 
Le Nouveau Testament dira plus tard que Noé était un "prédicateur de la justice". Cela laisse imaginer qu’il ne construisait pas l’arche dans le silence, mais qu’il partageait ce qu’il avait compris, qu’il avertissait, qu’il expliquait. Rien ne nous dit si quelqu’un a changé d’avis, mais ce que le texte suggère, c’est que Dieu, lui, a laissé cette possibilité ouverte.
 
Tout cela nous parle, non seulement d’un Dieu qui agit avec justice, mais aussi d’un Dieu patient, qui ne prend aucune décision à la légère. Il ne se réjouit pas de voir l’homme tomber. Au contraire, il donne du temps, il crée un abri, il offre un chemin.
 
Ce récit ancien, souvent connu pour son déluge, contient aussi une autre réalité, plus discrète mais tout aussi forte : celle de l’espérance, même dans les moments les plus sombres. L’arche n’est pas seulement un symbole de survie. Elle devient aussi un rappel de cette vérité : Dieu n’est jamais pressé de punir, mais toujours prêt à sauver.
 
À travers l’histoire de Noé, on voit déjà poindre ce qui traversera toute la Bible : la fidélité de Dieu, sa tendresse envers ceux qui l’écoutent, et ce profond désir de laisser toujours une porte ouverte.
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