« Voici comment tu la feras : l'arche aura
trois cents coudées de longueur, cinquante coudées de largeur et trente coudées
de hauteur. » (Genèse 6:15)
Prenons un moment pour nous arrêter sur les
dimensions de l’arche. À l’époque biblique, la "coudée" était une
unité de mesure courante, bien que sa longueur exacte ait pu varier selon les
régions. Pour la Bible, on considère généralement qu'une coudée équivaut à
environ 45 centimètres.
Avec cette référence, l’arche aurait mesuré
:
· 137 mètres de long
·
23 mètres
de large
·
14 mètres
de haut
Ces chiffres donnent une idée de l’ampleur
du projet. Une construction de cette taille, surtout pour l’époque, est
impressionnante. Elle attire naturellement notre attention et soulève une
question : pourquoi Dieu demande-t-il à Noé de construire quelque chose d’aussi
grand, alors qu’il s’agit de sauver une seule famille et quelques animaux ?
Le contexte du récit est grave. Le monde
est décrit comme profondément abîmé, marqué par la violence et l’injustice.
Dieu constate cette situation et décide d’intervenir. Pourtant, même au cœur de
cette décision difficile, un geste inattendu apparaît : Dieu accorde sa faveur
à Noé, un homme juste. Et plutôt que de le sauver seul, il lui confie un projet
qui prend du temps, de l’énergie, de la foi.
La taille de l’arche n’est peut-être pas
qu’une question de logistique. Elle peut aussi être vue comme un signe : celui
d’un espace plus grand que nécessaire. Il semble qu’il y ait de la place pour
plus que Noé et sa famille. Comme si Dieu laissait encore une chance, un espace
possible pour d’autres. Le projet, lui-même, n’est pas fait dans l’urgence. Il
y a du temps pour le construire, et ce temps est aussi un temps donné au monde,
peut-être pour réfléchir, écouter, ou changer.
Le Nouveau Testament dira plus tard que Noé
était un "prédicateur de la justice". Cela laisse imaginer qu’il ne
construisait pas l’arche dans le silence, mais qu’il partageait ce qu’il avait
compris, qu’il avertissait, qu’il expliquait. Rien ne nous dit si quelqu’un a
changé d’avis, mais ce que le texte suggère, c’est que Dieu, lui, a laissé
cette possibilité ouverte.
Tout cela nous parle, non seulement d’un
Dieu qui agit avec justice, mais aussi d’un Dieu patient, qui ne prend aucune
décision à la légère. Il ne se réjouit pas de voir l’homme tomber. Au
contraire, il donne du temps, il crée un abri, il offre un chemin.
Ce récit ancien, souvent connu pour son
déluge, contient aussi une autre réalité, plus discrète mais tout aussi forte :
celle de l’espérance, même dans les moments les plus sombres. L’arche n’est pas
seulement un symbole de survie. Elle devient aussi un rappel de cette vérité :
Dieu n’est jamais pressé de punir, mais toujours prêt à sauver.
À travers l’histoire de Noé, on voit déjà
poindre ce qui traversera toute la Bible : la fidélité de Dieu, sa tendresse
envers ceux qui l’écoutent, et ce profond désir de laisser toujours une porte
ouverte.
· 137 mètres de long
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